Études de cas pratique

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Analyse de l’efficacité énergétique d’un bâtiment

Analyse de l’efficacité énergétique d’un bâtiment

Comprendre l’Analyse de l’efficacité énergétique d’un bâtiment

Un architecte souhaite vérifier l’efficacité énergétique d’un nouveau bâtiment de bureaux à Paris. Le bâtiment a une forme rectangulaire, une superficie totale de 2000 m² répartie sur 4 étages, et est équipé de vitres double vitrage et d’une isolation en laine de verre. Les normes locales exigent que le bâtiment ait un coefficient global de transmission thermique (U) inférieur à 0,35 W/m²·K.

Pour comprendre l’Analyse des Besoins de Chauffage, cliquez sur le lien

Données:

  • Surface des murs extérieurs : 800 m²
  • Surface des fenêtres : 400 m²
  • U des murs : 0,30 W/m²·K
  • U des fenêtres : 1,1 W/m²·K
  • Température intérieure souhaitée : 22°C
  • Température extérieure moyenne en hiver : 5°C
Analyse de l'efficacité énergétique d'un bâtiment

Question:

1. Calculez la déperdition thermique totale à travers l’enveloppe du bâtiment pendant les mois d’hiver.

2. Évaluez si le bâtiment respecte les normes énergétiques locales concernant le coefficient U global. Si nécessaire, proposez des modifications pour améliorer l’efficacité énergétique.

Correction : Analyse de l’efficacité énergétique d’un bâtiment

1. Déperdition thermique totale en hiver

1.1 Analyse

Pour maintenir la température intérieure souhaitée, il est essentiel de comprendre où et comment la chaleur s’échappe du bâtiment. La formule de base pour calculer cette perte de chaleur s’appuie sur trois concepts :

  • Coefficient de transmission thermique (U) : Indique la quantité de chaleur (en watts) qui traverse un mètre carré de surface pour chaque degré de différence de température entre l’intérieur et l’extérieur. Pour un bon isolant, U est petit.
  • Surface (A) : Surface de l’élément (murs ou fenêtres) à travers laquelle se fait l’échange de chaleur, exprimée en mètres carrés.
  • Différence de température (ΔT) : Écart entre la température intérieure et la température extérieure. Plus cet écart est grand, plus la perte de chaleur est importante.

L’idée est donc de multiplier ces trois valeurs pour obtenir la puissance thermique perdue (en watts). Plus U, A ou ΔT sont élevés, plus la déperdition sera grande.

1.2 Formule

La formule s’écrit ainsi :

\[ Q = U \times A \times \Delta T \]

Où :

  • \(Q\) est la puissance perdue (en watts, W).
  • \(U\) est le coefficient de transmission thermique (W/m²·K).
  • \(A\) est la surface de l’élément (m²).
  • \(\Delta T = T_{\rm in} - T_{\rm out}\) est la différence de température (K).
1.3 Données
  • Température intérieure : \(T_{\rm in} = 22\,^{\circ}\mathrm{C}\). C’est la température confortable visée à l’intérieur.
  • Température extérieure : \(T_{\rm out} = 5\,^{\circ}\mathrm{C}\). Moyenne des températures hivernales à Paris.
  • Différence de température : \(\Delta T = 22 - 5 = 17\,\mathrm{K}\). Chaque degré de différence provoque un flux de chaleur.
  • Murs : \(U_{\rm murs} = 0{,}30\;\mathrm{W/m^2\cdot K}\). Plus ce chiffre est bas, meilleure est l’isolation.
    Surface : \(A_{\rm murs} = 800\;\mathrm{m^2}\).
  • Fenêtres : \(U_{\rm vitres} = 1{,}10\;\mathrm{W/m^2\cdot K}\). Les vitrages laissent passer plus de chaleur que les murs.
    Surface : \(A_{\rm vitres} = 400\;\mathrm{m^2}\).
1.4 Calculs

Étape 1 : Déperdition par les murs
On remplace dans la formule : \(U=0{,}30\), \(A=800\), \(\Delta T=17\).
\[ Q_{\rm murs} = 0{,}30 \times 800 \times 17 \] \[ Q_{\rm murs} = 4\,080\;\mathrm{W} \]
> Cela signifie que les murs laissent échapper 4 080 W de chaleur.

Étape 2 : Déperdition par les fenêtres
Avec \(U=1{,}10\), \(A=400\), \(\Delta T=17\).
\[ Q_{\rm vitres} = 1{,}10 \times 400 \times 17 \] \[ Q_{\rm vitres} = 7\,480\;\mathrm{W} \]
> Les fenêtres perdent 7 480 W, plus de chaleur qu’à travers les murs.

Étape 3 : Déperdition totale
On additionne les deux pertes :
\[ Q_{\rm total} = Q_{\rm murs} + Q_{\rm vitres} \] \[ Q_{\rm total} = 4\,080 + 7\,480 \] \[ Q_{\rm total} = 11\,560\;\mathrm{W} \approx 11{,}56\;\mathrm{kW} \]
> Le bâtiment perd donc 11,56 kW en continu si la différence de température reste constante.

2. Vérification du coefficient global \(U\) et propositions d’amélioration

2.1 Analyse

Pour savoir si le bâtiment répond aux normes, on calcule un coefficient global \(U_{\rm global}\). Il s’agit d’une moyenne pondérée des coefficients de chaque élément (murs, fenêtres), pondérée par leur surface. Cela revient à regrouper mentalement toute l’enveloppe du bâtiment en une seule surface uniforme.

2.2 Formule

\[ U_{\rm global} = \frac{\sum_i (U_i \times A_i)}{\sum_i A_i} \]

  • \(U_i\) sont les coefficients de chaque type d’élément.
  • \(A_i\) leurs surfaces respectives.
2.3 Données
  • Surface totale de l’enveloppe : \(A_{\rm total} = 800 + 400 = 1\,200\;\mathrm{m^2}\).
  • Produits \(U \times A\) : murs → \(0{,}30 \times 800 = 240\), fenêtres → \(1{,}10 \times 400 = 440\).
2.4 Calcul

On additionne les produits et on divise par la surface totale :
\[ U_{\rm global} = \frac{240 + 440}{1\,200} = 0{,}5667\;\mathrm{W/m^2\cdot K} \]

→ Le résultat montre qu’en moyenne, chaque mètre carré de l’enveloppe laisse passer 0,57 W par degré de différence de température.

2.5 Comparaison à la norme

La norme exige \(U_{\rm max} = 0{,}35\;\mathrm{W/m^2\cdot K}\). Ici, \(0{,}57 > 0{,}35\), donc l’enveloppe n’est pas suffisamment isolée.

2.6 Propositions pour améliorer l’efficacité énergétique

Pour respecter la norme, il faut réduire \(U_{\rm murs}\) et \(U_{\rm vitres}\).

  • Renforcer l’isolation des murs : Passer à un isolant plus performant (p.ex. laine de verre plus épaisse ou isolation par l’extérieur) pour atteindre \(U_{\rm murs}=0{,}20\).
  • Installer un triple vitrage : Choisir un vitrage à faible émissivité pour descendre à \(U_{\rm vitres}\approx0{,}60\).

Vérification après travaux :

  • Murs : \(0{,}20 \times 800 = 160\)
  • Vitrages : \(0{,}60 \times 400 = 240\)
    \[ U_{\rm global,new} = \frac{160 + 240}{1\,200} = 0{,}33\;\mathrm{W/m^2\cdot K} \]
    → \(0{,}33 < 0{,}35\) : conforme à la norme.

    Conclusion

    En résumé :

    • La perte de chaleur totale est de 11,56 kW en hiver.
    • Le coefficient initial \(U_{\rm global}\approx0{,}57\) est supérieur à la limite de 0,35.
    • Après renforcement de l’isolation et triple vitrage, on obtient \(U_{\rm global}=0{,}33\), conformité assurée.
  • Analyse de l’efficacité énergétique d’un bâtiment

    D’autres exercices de thermiques des batiments:

    2 Commentaires

    1. Préaux Alain

      bonjour j’ai une maison de plus de 30 ans avec une isolation de 10 cm de polystyrène sur ba13 puis 20 cm aggloméré puis-je rajouter une isolation par l’extérieur sans avoir des problèmes de moisissures ? merci de votre réponse

      Réponse
      • EGC - Génie Civil

        Bonjour, Préaux Alain,

        Analyse de la Situation Actuelle
        Structure existante :
        Votre maison, construite il y a plus de 30 ans, comporte déjà une isolation intérieure composée de :
        10 cm de polystyrène appliqué sur une plaque de plâtre type BA13
        20 cm d’aggloméré (habituellement utilisé pour renforcer l’isolation ou comme support)

        Caractéristiques des matériaux :
        Le polystyrène est un isolant à faible conductivité thermique mais a une perméabilité à la vapeur limitée.
        Les plaques de BA13, quant à elles, ne permettent pas une grande diffusion de l’humidité, ce qui peut contribuer à emprisonner de la vapeur d’eau si l’ouvrage n’est pas correctement ventilé.

        Risques de Condensation et de Moisissures
        Origine des problèmes de condensation :

        La condensation se produit lorsque l’air chargé en vapeur d’eau atteint une surface dont la température est inférieure à son point de rosée.
        Dans votre configuration actuelle, la présence d’un isolant intérieur peu perméable peut rendre la paroi intérieure plus froide, favorisant la condensation en cas de manque de renouvellement d’air ou de ponts thermiques.

        Impact de l’ajout d’une ITE(Isolation par l’Extérieur) sur la gestion de l’humidité :

        Avantages :
        En posant une isolation par l’extérieur, vous déplacez le pont thermique vers l’extérieur. Le mur dans son ensemble reste à une température plus homogène, ce qui réduit le risque de condensation sur les parois intérieures.

        Précautions à prendre :
        Compatibilité des matériaux : Il est essentiel d’utiliser des matériaux dont la perméabilité à la vapeur est coordonnée avec celle des parois existantes.
        Système de ventilation adéquat : Une bonne ventilation intérieure est indispensable pour évacuer l’humidité résiduelle.
        Installation d’un frein-vapeur (si nécessaire) : Selon la configuration, un frein-vapeur placé stratégiquement peut éviter que la vapeur d’eau ne se condense à l’intérieur du mur.

        Mais, Avant toute modification, il est fortement recommandé de faire réaliser une étude par un professionnel (thermicien ou bureau d’études spécialisé) pour vérifier que le système global (intérieur + extérieur) est bien conçu pour gérer l’humidité.

        Réponse

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